His name is Lucas

Sans surprise, c’est Bernard Lucas qui a été élu hier soir conseiller général du canton Nord-Ouest de Colombes avec 59,74 % des suffrages exprimés.

Poussée très très timide de la participation qui progresse d’environ 1 point (environ 110 voix). Augmentation du vote blanc/nul (+ 30 votes) peu surprenant pour un second tour.

Que penser de ce résultat ? Si Bernard Lucas remporte sans souci cette élection partielle, on peut toutefois être un peu déçu de son score pas tout à fait au niveau de ce que laisser espérer le premier tour. La mobilisation au second tour aura plutôt profité à Lionnel Rainfray qui fait ses meilleurs scores là où la participation est (toutes proportions gardées) plus forte ; le report de voix à gauche, quant à lui, n’aura pas été excellent.

Toujours à l’affut d’un jeu de mot foireux, j’aurais voulu titrer ce billet « Lucas : carton ! » mais ça sera pour une autre fois !

Le rapport de force gauche/droite affiché sur le canton (60/40) se rapproche de celui observé en 1998 et n’offre pas à la droite beaucoup de raisons d’espérer un rapide retournement de situation. Reste à Bernard Lucas et à sa suppléante Nora Djebbari le soin de travailler pendant deux ans sur les dossiers du canton, à montrer que leur action est pertinente en dépit d’une majorité UMP au Conseil Général pour « confirmer » en 2011 dans le cadre d’une élection générale pour laquelle le taux de participation, espérons-le, permettra des analyses moins aléatoires.

Moment civique, moment politique

Les jours d’élection ont toujours été, pour moi, des moments à part, intenses, importants. Probablement, certainement même, l’engagement de mes parents y est pour quelque chose. Je ne sais plus à quel âge j’ai commencé à accompagner ma mère ou mon père au bureau de vote, observant le protocole, la remise de l’enveloppe, les bulletins de vote, le passage dans l’isoloir et le résonnant « A voté ! » qui ponctue le cérémonial, tout cela m’excitait et j’attendais avec impatience le moment où, à mon tour, j’allais pouvoir passer dans l’isoloir pour accomplir mon « devoir civique ». Je n’ai jamais raté une élection, votant quand je le pouvais, établissant une procuration dans le cas contraire.

Ma défiance vis-à-vis du vote électronique, je la dois certes à ma qualité d’ingénieur informaticien, qui sait combien il est facile de détourner un programme (même si le logiciel des machines à voter est protégé par de nombreux dispositifs, même si le vote papier ne prémunit pas non plus de la fraude), mais je la dois aussi à mon attachement presque fétichiste à ces enveloppes remplies de bulletins. Mon premier vote s’est suivi, quelques heures plus tard, de mon premier dépouillement occupé, comme scrutateur, à ouvrir les enveloppes, déplier des bulletins, énoncer le nom du candidat ou de la liste, dessiner les petits bâtons correspondants, les décompter, les recompter, les totaliser, les pourcentiser, tandis qu’autour de nous bruissaient les estimations glanées à la radio ou à la télévision (je suis un vieux croûton : du temps de mes premiers suffrages, le téléphone portable n’existait pas encore. Désormais, on connaît parfois les résultats avant même d’avoir ouvert la première enveloppe). Après quoi, tout le monde fonçait à la mairie pour connaître les résultats de la ville entière. Continuer la lecture de « Moment civique, moment politique »

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