F[r]êche

Cher (et rare – j’entends par là : précieux, évidemment !) lecteur, tu me reprocheras avec raison la rareté de mes interventions ici. Déjà à sa création, le rythme n’était pas très soutenu, mais là, ça bat des records. Je ne peux que plaider coupable. J’avance au jury, comme circonstance atténuante, le fait que j’ai démarré en janvier un nouveau boulot qui absorbe beaucoup de mon énergie.

Je ne romps pas le silence pour vous présenter mes excuses mais quelques pensées en vrac inspirées par le cas « Frêche » en Septimanie Languedoc-Roussillon.

  • L’héritage Hollande (encore !) : combien de dérapages faut-il pour « raisonnablement » (?) exclure un membre du parti ? Frêche est un multi-récidiviste, et on se souvient que c’est sous le règne de François Hollande que le premier rappel à l’ordre a tant tardé à sonner.
  • Ça n’est pas qu’une histoire de discipline de parti, encore moins d’un affrontement Paris versus le reste de la France (comme on l’entend dans les médias). Faut-il être parigo (tête de veau) pour trouver déplaisants les propos de Frêche sur les Harkis ? J’ose espérer que non. Preuve en est d’ailleurs que, localement, les habituels partis alliés du PS ont refusé l’alliance avec Frêche.
  • Un homme politique ne se mesure pas qu’à l’aune des réformes qu’il entreprend. Le bilan est globalement bon (ce qui explique d’ailleurs une nette avance dans les intentions de vote), mais faut-il, pour l’atteindre, des méthodes autocratiques (qui sont le principal travers de Frêche, car c’est un système permanent alors que ses propos créant la polémique restent – heureusement – occasionnels) et un caractère de cochon ?
  • Le PS, comme les autres partis d’élus, a du mal avec le renouvellement. Georges Frêche a 71 ans (rappelons-nous que le PS défend encore officiellement la retraite à 60 ans !), il est élu depuis plus de 33 ans. Pour le déboulonner (puisque c’est bien de ça qu’il s’agit), le PS met face à lui Hélène Mandroux, une femme (ahhh !) de … 69 ans (ohhhh…). Les « quadras » du PS qui voulaient botter le cul aux éléphants du parti sont désormais « quinquas » et, à mon avis, pas très bien partis aujourd’hui pour les effacer du paysage en 2012 (qui vivra verra).
  • Alliance avec les Verts : une occasion ratée ? Jusqu’où est prêt à aller le PS pour déboulonner son cacique septimaniaque ? Faire basculer la région à droite, sans doute. Partager la région avec les Verts, apparemment pas. (Faut dire que Jean-Louis Roumegas n’est pas des plus charismatiques — mais quand même, c’est un quadra, lui.) Nous verrons bien les résultats du premier tour, mais en partant séparément, les chances de passer au second pour une alliance de gauche sans Frêche sont minces comme du papier à cigarette.

* * *

Quelques infos sur l’élection 2010 en Languedoc-Roussillon sur le site Wikipédia.

2 réflexions sur « F[r]êche »

  1. Je m’autocommente, simplement pour constater qu’hélas, mon pronostic pour l’issue du premier tour s’est avéré exact.
    Avec la triangulaire à l’affiche du second tour, je peux sans trop me mouiller annoncer une participation encore plus médiocre.

  2. Bonjour Jérôme,
    Les résultats ne font que confirmer que le PS et ses alliés, bien que victorieux en nombre de régions « remportées » ont deux belle épines dans le pied : Ségolène Royal et Georges Frêche. Pour la première, je serais tenté de dire qu’elle est avant tout ambitieuse, pour le second, je serais tenté d’écrire que c’est un populiste de gauche qui a l’intelligence de donner à manger au plus grand nombre, un peu comme Jacques Médecin, à Nice, en son temps…
    Mais attention aux épines qui, si elle ne sont pas extraites à temps peuvent une source d’infection et – pourquoi pas – de gangrène.

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