Héritage(s) (et démarrage)

Tandis que, sur mon vélo et sous le soleil, je pédalais le cœur léger mais le dos chargé par mes achats dominicaux du marché de Colombes (Hauts-de-Seine), me vint cette pensée que j’avais repris la tradition paternelle des courses du dimanche au marché. Notons qu’il a fallu que je retourne en banlieue, dans les Hauts-de-Seine, comme du temps de ma jeunesse meudonnaise, après onze années passées à Paris, pour que ça devienne habituel. À Paris, va savoir pourquoi, je n’allais qu’exceptionnellement au marché, me contentant de mon hyper de périphérie pour les « grosses courses » et d’un bon primeur et d’un bon boucher à proximité pour rehausser la qualité des assiettes (les primeurs en supermarché, c’est pas la joie).

Il est d’ailleurs possible que ce soit l’absence de commerce de bouche à proximité de ma nouvelle demeure qui m’ait poussé à retrouver le chemin paternel. Reste que faire ses courses au marché est un plaisir. Déjà, le supermarché n’est pas pour moi une corvée. Mais le marché apporte un côté pittoresque en plus, un plus grand contact humain : je reconnais les marchands (même si eux ne me reconnaissent pas forcément) alors que (presque) jamais je ne reconnais une caissière.

De mon père, donc, les courses au marché et peut-être quelques autres choses… De ma mère, un goût pour l’écriture qui voit sa concrétisation dans cet espace de parole naissant, espace de parole et de dialogue, je l’espère. Voilà, comme ma nièce, j’ai désormais « mon blog ».

En 1998, lorsque j’ouvrais la première mouture de nombril.net, ce machin informe dont vous pouvez encore visiter les pages en jachère, Internet était encore en jachère en France. Je n’étais pas un early adopter, mais je n’étais pas à la traîne. Mon site avait même été sélectionné une fois dans un classement des « meilleures pages perso » réalisé par un journaliste feignant qui avait probablement bâclé son article en chopant les premières pages pas trop nases qui lui tombaient sous la main. C’était dans l’Express à une date que je n’ai pas retenue (j’ai réussi à obtenir une minable photocopie de l’article après les avoir contacté en râlant que j’aurais au moins pu être prévenu, le journaliste feignant m’ayant répondu qu’il n’avait pas trouvé mon adresse sur le site ; il n’avait pas cliqué sur l’icône « ? » où il aurait même trouvé mon nom).

Dix ans plus tard, en ouvrant « enfin » mon blog, on ne pourra guère dire que je suis un early adopter. Mais après avoir écumé les blogs colombiens à l’occasion de la campagne électorale des Municipales, l’envie commençait à me ronger d’avoir mon propre espace d’expression ouvert à la discussion (le « format » blog, quoi). Mais comme la première version de Nombril.net, ce blog sera un fourre-tout où je ne compte pas me limiter à une thématique. Ce ne sera pas Colombes. Ce ne sera pas la politique. Ce ne sera pas ma vie, mon œuvre. Ce sera un peu tout ça à la fois et d’autres choses encore.

Alors bienvenue ici et merci à ceux qui voudront bien m’accompagner.

4 réflexions sur « Héritage(s) (et démarrage) »

  1. Héritage et transmission par chaîne.
    Le marché. C’est un lieu qui a bien sa place dans la section « héritage ».Il a résisté, jusqu’à ce jour, à toutes les concurrences, qu’elles soient du type Hyper ou Télé. On peut se demander pourquoi. Du point de vue économique il n’y a sans doute aucune raison . je ne vois de raison sérieuse que dans le plaisir généralement supérieur de discuter avec une commerçante plutôt qu’avec une gondole.
     
    Le vélo.Machine d’un équilibre et d’une discrétion exemplaire. Les cyclistes ne s’engueulent jamais, contrairement aux automobilistes. Tout le monde aime les vélos. c’est pour ça qu’on les vole si souvent, notamment sur les marchés. Le mien s’est envolé le mois dernier pendant que je sélectionnais mes tomates et mes aubergines.
    J’ai acheté un nouveau vélo qui a sensiblement le même âge que moi. Il n’intéresse pas les voleurs. C’est le privilège de l’âge.
    Tu l’auras un jour en héritage.
     

  2. @ Yves » Ce dimanche, il fut question de radis roses et radis rouges, de raviolis verts aux épinards ou au basilic, de « Canadien » né de mère allemande et de père écossais, bref, c’était assez rigolo et ça changeait du Leclerc. Le marché fini, mon vélo m’attendait, sagement, avec l’averse, et je suis rentré chez moi rincé. La vie est belle.

  3. Echos du Mamachistan
    Pour contribuer au débat, je me contenterai aujourd’hui de transcrire le petit dessin humoristique du Monde 2 (24 mai 08).
    1ère vignette : une silhouette grise qui profère : « Je n’ai besoin ni d’ordinateur, ni d’Internet, ni de TV plasma ni de téléphone portable : qui suis-je ? »
    2° vignette, en face, un couple sur canapé : « L’homme de Cromagnon ? le dalaï lama ? un extra terrestre ? »
    3° vignette : La silhouette est devenue une femme et le couple s’exclame : « Maman ! »
    Voilà !
    Comme quoi, sans télé ni portable MAIS avec ordinateur et Internet, je ne suis pas si déficiente que ça.
    Par ailleurs, je signale que cet ordinateur, si intelligent, me souligne Cromagnon et me propose de le remplacer par :
    Ferromagnétique, avec déclinaison du mot (singulier, pluriel, substantif, etc.) et Carmagnoles (!) et de remplacer dalaï par pédalas, pédalant, pédalai, pédalant, pédalait.
    Quelle puissance, quel génie !
     

  4. @ Camille : Ceux qui t’ont prétendu que les ordinateurs étaient intelligents sont des escrocs ! Ce sont des machines qui se contentent d’obéir avec une rigueur toute germanique aux instructions (certes, parfois quelques peu complexes) codées préalablement par les hommes. Si les correcteurs orthographiques étaient efficaces, les deux correcteurs du Monde seraient au chômage et n’animeraient pas leur sympathique blog.
    PS : Bon, c’est ça, tu veux un téléviseur plasma pour Noël ?!

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