Duel féminin ce soir pour la tête du Parti Socialiste.
Hier soir, couché après minuit mais sans les résultats autres que locaux, je me retournais dans mon lit. Je vois le radio-réveil indiquer 00:59 et j’allume la radio. Au journal de 01:00, la journaliste de France Inter annonce que Ségolène Royal se dirige vers la victoire avec 45 % des voix…
Ma première réaction, c’est de me dire que, décidément, les médias donnent vraiment une information partielle, partiale, déformée, simplifiée, enfin bref… Je râle, quoi. Ce matin, au journal de 08:00 (le plus écouté de France, comme l’annonçait avec fierté l’équipe – et en tant qu’auditeur, j’avoue que j’apprécie la tranche 7-10 de la station), l’annonce est plus nuancée. Si l’on prend sa calculette et si l’on additionne les voix de Martine Aubry à celles de Benoît Hamon, ce devrait être Martine Aubry qui sera élue ce soir.
Évidemment, c’est moins simple que ça, la dynamique des reports n’étant jamais parfaitement prédictible (l’exemple en est donné avec les voix de la motion A qui ne se sont pas portées sur Martine Aubry sans quoi elle serait arrivée en tête et peut-être même avec une majorité absolue), l’issue du scrutin de ce soir n’est sûrement pas pliée.
J’ai essayé de trouver le score de Ségolène Royal dans les Bouches du Rhône : mais aucune information ne se trouve sur le site du PS. C’est par voix de presse qu’on en trouve. Apparemment, 69 % sur ce scrutin contre 73 % au vote du 6 novembre. J’avoue que les mécaniques d’appareil qui permettent d’avoir ce genre de score m’échappent un peu, et comme le faisait remarquer Philippe Sarre lors d’une récente réunion, à Colombes, le pluralisme s’exprime en toute liberté, et je suis fier et heureux de cet esprit d’équipe local qu’on voudrait retrouver aux niveaux fédéral et national. Ne soyons toutefois pas naïf, dès lors qu’il y a des enjeux de pouvoir – eh oui ! la politique, c’est ça ! – des rivalités surgissent, des ambitions s’affrontent, des tensions s’exacerbent. Ensuite, à chacun en son âme et conscience de choisir comment mener ces combats. À Colombes, au PS, chacun est loyal (on ne peut pas en dire autant de l’UMP). Je ne crois pas qu’au PS, nous soyons irréprochables plus qu’ailleurs, néanmoins, un certain nombre de règles (dont l’interdiction du vote par procuration) limite les errements.
J’en profite pour dire que le PS est souvent moqué dans les médias ou par ses opposants à l’occasion de ces élections (on avait eu droit au même son de cloche à l’époque de la désignation de notre candidat pour les élections présidentielles de 2007). N’empêche que ce que prouve ce coup de projecteur sur nos fonctionnements mais qui n’est pas assez dit, c’est la vraie démocratie interne qui règne au Parti Socialiste. L’UMP, sur ce sujet, pourrait en prendre de la graine.
J’espère que le choix des militants, ce soir, sera celui qui favorisera, selon moi, bien plus sûrement l’unité du PS. Nous avons devant nous la proche bataille des Européennes, et pour 2012 l’enjeu fort de mettre un terme à cette politique de casse des services publics (justice, prud’hommes, école, …) et d’injustice (sociale, fiscale, …). Les dégâts déjà causés seront, hélas, des dégâts assez durables.
Je m’auto-commente ! (on n’est jamais si bien servi que par soi même)
Elle dit ça parce qu’elle a reculé de 4 % dans les Bouches-du-Rhône ?!?